3, avril 2025
Depuis 8 ans, j’accompagne des managers en entreprise et des étudiants en études supérieures. Cette position m’offre un observatoire sur les attentes des entreprises et les attentes des étudiants. Je suis fan de l’alternance depuis toujours, car elle se situe au cœur de la rencontre entre l’école et le travail. Cette expérience accélère l’évolution comportementale des jeunes, qui sont ainsi mieux préparés à leur premier emploi.
Pascale Caminade, coach certifiée HEC
En général, les entreprises et les alternants(es) préfèrent un rythme école/entreprise qui permette de passer au minimum deux à trois semaines d’affilée dans l’entreprise pour faciliter l’intégration et expérimenter la continuité des tâches. Les étudiants peuvent opter pour une Start up ou une organisation de petite taille dans l’objectif de développer leur polyvalence et leur agilité. Certains préfèrent une grande entreprise, afin d’expérimenter des processus, une organisation et des spécialistes dans différents secteurs.
L’alternance permet aux étudiants de développer la compréhension de l’entreprise par l’expérience. Elle n’est pas seulement un complément pratique aux enseignements théoriques reçus à l’école, elle est aussi un formidable révélateur de la personnalité de l’étudiant dans le milieu professionnel.
L’entreprise doit avoir un vrai besoin, une fonction avec des missions réelles à confier à l’alternant qui vient 1 ou 2 ans.
Le contenu des missions et la mise en situation de l’étudiant constituent des facteurs clés d’investissement et de motivation de l’alternant. L’étudiant se sent ainsi utile, responsabilisé, voire même contributeur d’un résultat.
Le tuteur ou la tutrice veillent au processus d’accueil et d’intégration de l’alternant, la présentation de l’entreprise, de ses produits et services, de ses challenges, des collègues et plus largement de l’organisation.
Ils veillent également à la mise en place de points réguliers avec l’alternant, ce qui permet de nourrir le feed back réciproque, de s’accorder sur les ajustements nécessaires et de lever des difficultés le cas échéant. L’étudiant apprécie également de participer aux routines managériales de l’entreprise, à des réunions, à des visites de sites.
La relation tuteur – alternant constitue la clé de la confiance, et donc de l’autonomie pour l’alternant et aussi de sa curiosité, de sa capacité à poser des questions sans complexe.
Le coeur de l’alternance reste la mise en pratique des enseignements reçus à l’école, qu’ils soient théoriques ou méthodologiques. Ce qui se joue dans cette pratique, ce sont les capacités personnelles de l’étudiant à les mettre en œuvre. De plus, il doit savoir les enrichir de ses découvertes sur le terrain. Tout d’abord, il y a le rythme.
Ensuite, viennent les interfaces avec les commerciaux, les clients et les fournisseurs. Par ailleurs, l’étudiant doit aussi gérer les interactions avec le public et le multiculturalisme.
En outre, il doit s’adapter à l’organisation et respecter les horaires ainsi que les échéances. De même, la confidentialité et la planification jouent un rôle clé. Cependant, il doit également faire face aux aléas de la gestion de projet.
En effet, il doit composer avec les humeurs des uns et des autres, les idées et les décisions. À cela s’ajoutent la pression, les erreurs et les victoires.
Enfin, il ne faut pas oublier les objectifs, qui restent essentiels à la réussite de l’expérience.
Voilà les facteurs d’apprentissage et d’étonnement qui enrichissent chaque jour l’expérience de l’alternance.
Lors des coachings d’étudiants ou des réunions de suivi des alternants, les principales acquisitions des étudiants concernent les compétences comportementales. On les appelle souvent « les soft skills ». Il est certain qu’à compétences égales, ce sont les soft skills qui font la différence.
Elles distinguent la performance individuelle de la performance collective. Les tuteurs ont un rôle d’exemplarité et de référent. Les alternants observent les managers. Certains s’inspirent de leur façon de faire. En parallèle, ils s’imprègnent aussi « des codes » de l’entreprise.
reviennent souvent comme facteur clé de succès, qu’il s’agisse de l’écoute et comme de l’expression. J’entends par là la capacité à s’ouvrir aux collègues, à soigner l’agréabilité de la relation, à écouter, à s’exprimer avec clarté, à ne pas laisser une question sans réponse, à dire tout simplement bonjour, à être ponctuel, à participer aux moments de convivialité, à dire quand on n’y arrive pas… La mise en relation directe avec les clients, les fournisseurs et les partenaires accélère significativement l’adaptabilité de l’étudiant à diverses postures de représentation de l’entreprise.
en alternance est souvent mise en avant. Et oui, l’alternant prend part peu à peu au résultat et donc à la responsabilité de l’atteindre. Il peut recevoir des délégations de son tuteur.
Ces situations apprennent à l’alternant à décider, à faire des choix, à prendre des initiatives et à s’auto-contrôler. Les tuteurs apprécient beaucoup cette capacité qui met l’étudiant sur la voie de l’autonomie. Les alternants apprécient également, mais craignent souvent de mal faire ou pire de commettre des erreurs.
Il y a ici un compromis explicite à bâtir entre l’alternant et le tuteur pour trouver les conditions de sécurité psychologique et de confiance en soi du jeune alternant.
constitue de toute évidence le meilleur terrain de jeu pour aider l’alternant à écouter, observer et comprendre sa position dans un ensemble plus grand qui contribue au résultat. Je recommande à l’alternant et au tuteur d’encourager les opportunités de collaboration avec les autres fonctions de l’entreprise.
Les alternants sur des missions commerciales ont tout intérêt à comprendre les indicateurs du contrôle de gestion, à apprendre à agir en support de la gestion client (par exemple savoir préparer un devis en interface avec les financiers et les chargés d’affaires), à participer à une négociation d’achat pour se situer dans l’action commerciale, à s’intéresser à la prospection de nouveaux clients, à s’impliquer dans le digital, l’image d’entreprise avec les communicants, le traitement des litiges avec les juristes etc.
L’alternant apporte un regard neuf et jeune dans un environnement professionnel, ses étonnements et ses idées sont les bienvenus et très appréciés par les tuteurs, certains demandent même un rapport d’étonnement!
dans la majorité des cas, l’alternance vient confirmer ou révéler des ressources personnelles, des traits de personnalité, un style au travail. Je ne peux que recommander aux jeunes alternants d’écouter les feed backs et de les noter. Ils tiennent là leurs points forts et leurs axes d’amélioration. C’est-à-dire une matière première précieuse pour mieux se connaître et savoir se présenter.
Si vous êtes à la recherche d’une alternance réussie, consultez le profil de notre coach Pascale Caminade. Elle vous aidera et vous accompagnera dans l’un de ses programmes de coaching individuel.
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